Les embruns, projetés par la houle et le vent, caressaient la coque du Téméraire . Le ciel était clair et majestueux. Le roulis apaisant ne faisait pourtant pas oublier à l’équipage qu’à tout moment un dragon des mers, bien que rares dans la région, pouvait briser le Téméraire en deux pour se délecter de leurs chaires. Le bateau, en ces lieux et en cette saison, restait pourtant le moyen le plus sûr et rapide de rejoindre le royaume de Glad. En évitant les eaux profondes, il y avait peu de chance de finir dans l’estomac d’un monstre marin. Le navire voguait à bonne allure, l’équipage était expérimenté, de plus, le vent et les courants étaient favorables. Le voilier de cent pieds était modeste, mais rapide et parfaitement adapté pour la mer intérieure. Nelstang admirait l’organisation millimétrée de l’équipage quand le capitaine vint l’aborder : « À ce rythme, nous serons à destination demain à l’aube, monsieur, plus tôt que promis. Néanmoins, les océans d’Heldion restent i