Il devait être le milieu de la journée pour qu’un rayon de soleil parvienne ainsi à transpercer la pénombre de la cellule. Ardeon jonchait le sol et le trait de lumière finit sa course sur l’entaille, à peine nettoyée, qui barrait son dos nu. La dernière de ses nombreuses cicatrices. L’air humide de la prison souterraine était étouffant et irritant.
— Comment tiens-tu encore ? Lui demanda son compagnon de cellule.
— J’ai connu bien pire, lui répondit Ardeon d’un air las.
L’autre afficha une grimace qui témoignait soit de son dégoût soit de ses doutes.
Ardeon avait goûté à l’espoir de faire partie des grands avants de sombrer. Comment ne pas exploser comme une mécanique qui s’emballe après avoir subi, coup après coup, le deuil, le déshonneur et la trahison ? Comment ne pas couler dans la folie après avoir perdu tout ce à quoi l’on tient en une seule nuit ? Ardeon puisait ses dernières forces dans l’espoir de voir à nouveau le soleil, de pouvoir laver son honneur et d’un jour mériter et retrouver le bonheur.
Sans ces quelques fragiles espoirs, le guerrier n’aurait-il pas explosé ? Sans l’espoir et l’amour pourrions-nous tous vivre dignement ou est-ce que la mécanique s’emballerait ?
Autrefois fier garde de la cité d’Eltios, Ardeon avait tout perdu en une nuit. Ses proches, ses convictions et Eltios toute entière. Que pouvait bien être quelques misérables coups de fouet face à cela ?
La porte s’ouvrit soudain et un guerrier s’avança. L’homme était grand et avait belle allure. Son plastron rencontra le rayon de soleil et ébloui les deux prisonniers.
— Manants, allez-vous pourrir et mourir ici ou servirez-vous le seigneur d’Ilgardis ? Levez-vous si vous souhaitez partir dignement sur le champ de bataille. La horde pourpre arrive et Ilgardis vous offre une chance inespérée de laver votre honneur.
À ces mots, le sang d’Ardeon bouillonna. Il se redressa aussi promptement que son état de santé le lui permit. Affronter de nouveau la maudite horde pourpre, celle qui lui avait tout prit, sauf, par miracle, la vie. Cela ne pouvait qu’être un signe du destin ou du dieu Astros lui-même.
Ilgardis, qu’il avait voulu avertir avant d’être jeté au cachot était maintenant aux abois au point de gonfler ses rangs avec des prisonniers.
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Portez-vous bien en attendant une prochaine histoire et kenavo !
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